Nous avons essayé • Roccat Savu

Une molette pour les hommes, les vrais ?

Avant de répondre à cette question (celle de la fin de la page précédente, hein), nous allons vous parler de la molette. Enfin ! Une molette pour les vrais, les durs, les poilus. Une molette crantée qui porte enfin correctement son nom, avec des crans marqués.

Dans le feu de l'action, passer un cran ou deux, ce n'est pas la même chose en fonction des assignations de touches que vous avez l'habitude d'utiliser, et cela peut radicalement changer votre expérience de jeu surtout dans un contexte multijoueurs où la rapidité prime. En plus de cela, elle n'a pas de jeu ; ça peut paraitre accessoire, mais cela laisse une excellente impression côté qualité de fabrication. En deux six mots : une molette crantée comme il faut.

L'heure des tatanes

La construction de l'engin, nous y voilà. La Savu est annoncée comme "ultra résistante" et "mega robuste". Les impressions extérieures semblant confirmer cela, nous avons donc décidé de lui faire passer le test du double knee armbreaker, également appelé le triple grand coup de tatane dans ta tête, histoire de simuler une petite colère (ou rage dans le jargon) qui en général se répercute sur le clavier et la souris, naturellement premiers responsables de la loozattitude en jeu. Verdict : 1er coup de tatane : indemne. 2e coup de tatane : indemne. 3e coup de tatane : un des deux clics latéraux n'est plus fonctionnel. Fail.

Une fois démontée, les bonnes impressions sont confirmées: construction solide et sans fioritures

Les switchs latéraux maintenus sur la coque supérieure (à gauche) et les poussoirs plastiques qui les enclenchent (à droite)

Après avoir démonté la bête, on comprend mieux le diagnostic : les switchs latéraux sont simplement maintenus par un ergot en plastique chacun que l'on voit très bien sur le cliché juste au-dessus, à gauche. Du coup en cas de tâtânerie, l'ergot de maintient peut sauter, les switchs glissent et ne se retrouvent plus en face des poussoirs en plastique solidaires des boutons placés sur la coque latérale gauche. Évidemment ça fonctionne moins bien.

Passé cette petite mésaventure, la construction de la Savu est simple, le contrôleur et son module optique sont solidement arrimés au PCB, tout comme la molette prise en sandwich entre deux larges ergots en plastique solidaires de la base de la souris et dont l'axe est maintenu par un dispositif en ferraille soudé sur le PCB. À part donc sur la partie latérale gauche, la Savu inspire vraiment confiance côté robustesse, ce qui n'a pas toujours été le cas sur les produits de la marque.

Y'a t-il un pilote dans le mulot ?

Les 4 écrans principaux de contrôle / customisation .. Cliquez pour agrandir

Comme d'habitude, les pilotes chez Roccat sont complets, bien pensés, relativement faciles d'accès passé la barrière de l'esthétique, légers en mémoire (2,1 Mo) et efficaces. Vous y retrouvez de tous les réglages de sensibilité (à noter que les DPI du capteur sont fixés à 400, 800, 1600 et 4000, avec des paliers sélectionnables) à la gestion des profils utilisateurs (jusqu'à 6) en passant par la création de macros.

Petite particularité avec ce nouveau mulot, le Roccat Achievement Display, ou R.A.D. C'est l'outil qui nous a donné les chiffres cités dans l'introduction, et comme vous vous en doutez recueille les statistiques suivantes : nombre de clics sur chaque bouton, utilisation de l'Easy shift, distance parcourue et scrolls de molette. Le système vous décerne des trophées une fois certains paliers atteints, avec une alerte sonore si d'aventure vous n'aviez pas désactivé cette dernière. Totalement inutile, d'autant que des freeware font ça très bien depuis des lustres, donc totalement indipensable. Petit message à Roccat, une voix féminine ultra sexy fera-t-elle son apparition dans la prochaine version des pilotes ? Parce que le geek pervers, bof !

Conclusatiationite

La Savu est assurément un produit bien pensé, qui fait ce qu'on lui demande dans un classicisme digne d'un cérémonial pastoral. Les adeptes de mulot léger y trouveront leur compte, avec moins de 90g sur la balance elle s'inscrit dans une catégorie assez (trop d'ailleurs !) confidentielle. Sa conception est globalement robuste donnat un peu plus confiance qu'à l'habitude chez le constructeur si on lui pardonne la légèreté du dispositif des boutons latéraux, et devrait pouvoir essuyer vos assauts sans encombre. Comme d'habitude, soulignons qu'une souris cela s'essaye et particulièrement dans le cas de la Savu avec l'usage d'un revêtement peu agréable au toucher sur les flancs, mais plutôt efficace si vous avez les mains mouillées comme une soupe, et une taille intermédiaire qui finalement pourrait s'avérer peu confortable si vous ne parvenez pas à trouver votre position. L'addition reste néanmoins salée, là où on la voyait plutôt dans une gamme de prix se situant sous la barre des 45€, la dernière née de Roccat se voit facturer aux environs des 60€ : c'est trop cher et lui coute sa 5e étoile !