Watercooling chez OVH : découverte du penchant pro du refroidissement liquide |
————— 20 Décembre 2019 à 14h21 —— 17478 vues
Watercooling chez OVH : découverte du penchant pro du refroidissement liquide |
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Le watercooling est devenu courant en 2019. Non pas qu’il soit répandu, mais un AiO n’est pas excentrique sur une carte graphique ou un processeur haut de gamme, et le temps des builds faits main à la bonne odeur de garage est révolu, n’en déplaise aux plus téméraires. Cependant, c’est bien à eux que revient la paternité des waterblocks et autre tuyauterie d’ordinateurs, désormais de designs particulièrement soignés.
L’édition 10ème anniversaire du waterblock CPU Supremacy EVO chez EKWB
Cependant, ce loisir n’est pas qu’un passe-temps pour geeks. En effet, du côté des professionnels, le refroidissement liquide possède des qualités en termes d’efficacité, c’est pourquoi son utilisation a également commencé à se répandre il y a une bonne quinzaine d’années. Dans ce domaine, par contre, nulle question d’esthétisme, mais d’optimisation des coûts par rapport à la fiabilité et, bien sûr, aux performances.
Et, chez OVH — un célèbre hébergeur web, connu dans le monde entier pour sa prestation pour le comptoir du hardware — tout commence en 2003. À l’époque, l’idée côté professionnels était novatrice, d’autant plus que le matériel était conçu en interne ! Il faut dire que tout n’était pas encore tout à fait au point, en témoigne les waterblocks maladroits — une simple chambre de cuivre circulaire creuse — dépourvus de mazes (ces chambres composées de structures métalliques souvent très fines servant à maximiser l’échange thermique entre les IHS/dies et l’eau). Notez également les raccords, pour le coup très proches de ceux utilisés dans le monde du gaming aujourd’hui.
La nouvelle itération voit ces connectiques disparaître, trop fragiles et sujettes aux fuites, remplacées par des embouts en laiton, solidaire des composants, puis par les premiers raccords à compression équipés d’écrous. La base change également légèrement pour s’offrir une croix censée améliorer le système de fixation, et la technologie d’assemblage passe du sertissage au brasage.
Première version à gauche, avec les raccords de compression à droite
Le projet continue son train-train jusqu’en 2011, restant un organe interne de la firme. Une autre innovation voit le jour : la partie inférieure, auparavant incurvée, devient plate, réduisant les coûts de production sans réduire les performances. À l’époque, ces circuits étaient dit LPDC : faible perte de charge. Contrairement aux modèles actuels (à perte de charge élevée, HPDC), le principe était d’obstruer le moins possible le passage de l’eau et permettre un refroidissement efficace par un débit important, ce qui résultait souvent en l’installation de tuyau de grande section, soit plus de 15 mm alors que le 10-12 mm domine le marché actuel pour le grand public.
La nouvelle version, sortie pour les serveurs de 2013-2014, se rapproche du HPDC : maze rudimentaire, mais bien présent, entrée et sorties dédiées sur la face supérieure, structure rectangulaire et raccord à 90 °C (ahahah). C’est également à cette date qu’arrivent les premières versions GPU, étant donné que ces derniers font leur apparition dans les centres de calcul.
CPU à gauche (recto et verso), GPU à droite
Celui-là servait pour un IBM POWER8 à ses heures de gloire. Le maze, bien que rudimentaire, fait ses débuts.
2015 est une année charnière : le cuivre laisse la place à du plastique ABS, moins coûteux, mais non électrolytique et toujours aussi étanche. Les raccords, toujours source de défaillances, sont collés à la partie supérieure sur des prototypes, mais le procédé ne passe jamais l’étape de la production.
La cuisine sauce 2015, le prototype est à droite
De manière amusante, des versions plus colorées sont désignées par imprimantes 3D, mais leur intérêt demeure limité. D’autres prototypes sont testés utilisant de la redondance (plusieurs tuyaux pour une même fonction) afin de pallier les potentielles pannes de pompes. Du côté du maze, la fabrication artisanale est terminée et laisse place à des simulations thermodynamiques — merci la démocratisation des logiciels de calculs destinés à cet effet dans l’industrie !
Le plastique ABS cède sa place au polyamide en 2017, matériau toujours plus rentable pour la firme sans vraiment bouleverser l'organisation générale.
Blanc ou noir : pas de jaloux !
De manière assez amusante, ces deux dernières années ont vu le retour du cuivre — et de designs laids des années 2000 — grâce à la technologie de la soudure laser. Tous les tuyaux sont désormais en cuivre, ce qui facilite l’étanchéité et évite les réactions d’oxydoréduction particulièrement nocives pour le matériel.
Voilà un pan de l’informatique professionnelle dont on parle peu, et il est amusant de constater les différences avec le matériel marketé à outrance des joueurs. Certes, le cas d’OVH n’est pas une généralité, et nombreuses sont les salles serveur à air ou à watercooling secondaire, c’est-à-dire que l’eau n’est pas en contact avec les puces via des waterblocks, mais vient simplement refroidir l’air brassé par les ventilateurs. De quoi rêver pour votre prochain monstre de guerre ? (Sources : Blog OVH, Partie 1 et Partie 2)
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