Test • AMD FX & AM3+

• Bulldozer

Si les Phenom portent un nom d'architecture CPU différent des précédents Athlon 64, force est de constater que cette dernière est très proche entre les 2 générations, AMD reprenant la plupart des fondements en y ajoutant un cache L3 partagé entre les coeurs. Pour Bulldozer, le fondeur fait table rase du passé et change totalement de philosophie passant d'une architecture à IPC (Instructions Par Cycle) élevées à une version privilégiant la fréquence à l'efficacité à l'instar de feu Netburst chez Intel. Un duel inversé, qui aurait pensé cela il y a 10 ans ?

AMD a néanmoins une approche spécifique d'une telle architecture et espère éviter les écueils dans lesquels Intel s'est fourvoyé à l'époque, en particulier la dissipation thermique en tâchant de gérer cette dernière efficacement par l'usage de ressources matérielles partagées. Pour cela, la Philosophie du fondeur a été de partir d'une architecture multi-coeurs telle qu'il l'aurait définie précédemment ...

et de trouver les ressources à mutualiser "intelligemment" pour limiter le coût en transistors tout en préservant le maximum d'efficacité. AMD, après étude, a choisi d'unifier les unités de chargement et décodage des instructions, le cache L1 dédié à ces dernières ainsi que le cache L2 et l'unité de calcul sur les nombres flottants, cette mutualisation permettant le gain de 50% en surface de die selon AMD :

AMD nomme cette "fusion" de 2 coeurs" un module, Bulldozer dans sa révision Zambezi (nom de code des puces FX) en intègre donc 4 pour 8 coeurs en tout vus sous Windows. On retrouve bien sûr le contrôleur mémoire 128 bits (2 canaux 64 bits) DDR3-1866 déjà entrevu sur les APU, le contrôleur hypertransport mais aussi un cache L3 partagé entre les différents modules, présent sur les versions haut de gamme des puces employant bulldozer. Tout ceci peut être schématisé comme suit :

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Prévue pour "monter" en fréquence, l'architecture se doit de disposer de pipeline de traitement des données complexes qui pour conserver leur efficacité doivent être alimentés en continu. Pour cela une gestion efficace des prédictions de branchements (conditions dans un code informatique) doit être au rendez-vous. AMD annonce avoir fortement travaillé sur le sujet et rejoint donc Intel à ce niveau qui avait, avec Netburst puis Nehalem, pris un avantage conséquent sur l'architecture de son concurrent à ce niveau.

D'un point de vue puissance de calcul, le module FP (nombres flottants) profite de diverses optimisations et prend en charge les instructions AVX lancées par Intel sur Sandy Bridge, cela devrait compenser une partie de la mutualisation de cette ressource (une pour 2 coeurs). Pour les entiers, un module de Bulldozer atteindrait les 2/3 de la puissance de calcul de 2 coeurs K10. Enfin côté cache, AMD a particulièrement travaillé la latence du cache L1 essentielle dans le type d'architecture utilisée, les relations entre caches évoluent également (ils ne sont plus purement exclusifs (les données de 2 niveaux de cache successifs sont forcément différentes) comme c'était le cas sur les précédentes architectures du fondeur). Pour finir sur la puce, une petite photo du bébé :

A l'instar de Thuban et des processeurs Intel, AMD a doté son dernier né d'un système de Turbo Core, ce dernier évoluant toutefois par rapport à celui de son prédécesseur avec la possibilité de s'exécuter sur tous les cores actifs cette fois, pourvu que le TDP du CPU ne soit pas atteint :

Avant de passer au FX-8150 page suivante, voyons la gamme basée sur Bulldozer qu'AMD a prévu de lancer : 3 processeurs intégrant 4 modules ou 8 coeurs allant de 2.8 GHz à 3.6 GHz (4.2 GHz en Turbo max.), un seul modèle à 6 coeurs et 3 modèles 4 coeurs.

Voyons page suivante le flagship de cette gamme et la plateforme qui l'accompagne.