Test • ASUS TUF Gaming RTX 3070

• Protocole de test des cartes graphiques customs

Il est temps de passer aux choses sérieuses maintenant : que vaut cette petite carte graphique en situation réelle ? De nos jours, analyser les performances en jeu est tout juste utile pour faire des graphes bourrés de chiffres parfois creux. Le Comptoir s'est donc focalisé sur ce qui vous impacte vraiment dans la vie de tous les jours : la stabilité, la température et le bruit. Et pour se faire, nous ferons appel à notre Picoscope favori Robert avec sa pince ampèremétrique. En plus de ça, nous rajouterons une caméra thermique pour les tests de température et un combo micro/carte son afin de mesurer la perturbation sonore sur tout le spectre de fréquence.

Pour faire cracher les bits sur notre carte graphique, nous utilisons un moteur 3D assez gourmand et compatible RTX et DLSS. Tous les tests sont effectués en 4K afin de générer des pics de courant les plus forts possibles, ce qui fait consommer et chauffer au maximum la carte passée sur le banc.

Côté nuisances sonores, nous allons étudier quelles sont les perturbations non pas sur une valeur globale du niveau acoustique, mais sur un spectre correspondant à notre plage de fréquences audibles. Cela nous permet d'obtenir un résultat plus précis sur les sources de bruit et leur incidence réelle sur notre confort d'utilisation. Trois puissances de moulinage ont été retenues : 30% (idle / bureautique), 60% (charge normale) et 90% (jeu à burne et/ou applicatif intensif). Nous mesurons le son à l'aide de notre interface son Scarlett en plaçant le micro à 30 cm de la paroi fermée.

• Faisons péter les Watts !

La consommation des cartes RTX 3070 étant moins gargantuesque que les modèles basés sur le GA102, il est plus facile de limiter les pics excessifs de courant et de garantir un filtrage efficace. Grâce au nombre de phases assez élevé et aux nombreux condensateurs, nous pouvons donc voir que le courant est propre, limitant la chauffe inutile du GPU ou les instabilités liées aux oscillations lors des appels de courant.

La consommation de la carte reste contenue, et le filtrage permet de limiter les oscillations sur le courant.

Au niveau de la consommation, la carte est légèrement plus gourmande que la version FE, mais les pics de courant sont plus acceptables que sur les grandes sœurs Ampere : 25 A en pointe sur le +12 V, permettant l'utilisation d'alimentations plus modestes, des modèles corrects en 80PLUS bronze de 550 W seront suffisants - en comptant la majorité des CPU - pour utiliser cette carte, ce qui évitera de vous ruiner de ce côté-ci. Une bonne nouvelle, qui rend la carte largement plus intéressante pour de simples upgrades de configuration.

• Burn baby burn !

ASUS réemploie le même radiateur que sur ses cartes en GA102, qui se veut massif et bien fourni avec une triple ventilation : 

Le radiateur est massif et imposant, ce qui est légèrement surfait par rapport à la consommation de la carte.

Exploitant toujours l'alimentation traversante, la construction est impeccable et intègre tous les composants qui se transforment en chauffage électrique : GPU, VRAM, VRM et selfs, avec une pression bien équilibrée sur l'ensemble du PCB. Cependant, nous sommes loin de la consommation de la TUF Gaming RTX 3080, et nous pouvons nous interroger sur l'intérêt d'un tel radiateur sur cette carte de milieu de gamme, qui se retrouve avec un refroidissement un poil excessif à première vue. Si cela est intéressant d'un point de vue technique, le tarif risque d'en pâtir légèrement.

Image infrarouge de la carte : à gauche au repos, au milieu en mode silent, à droite en mode performance.

L'imagerie thermique montre qu'en effet, la carte est très bien refroidie, et ce sans aucun souci ou pic de température, montrant l'efficacité du refroidissement d'ASUS sur les cartes Ampere haut de gamme. La question de l'intérêt d'un radiateur aussi massif est donc pertinente, mais cela ne déplaira pas aux fans de performances brutes. Le seul regret ici est qu'en conséquence ASUS n'a pas cherché à augmenter la puissance admissible pour le GPU, probablement sur ordre de NVIDIA ou pour éviter de faire de l'ombre au modèle ROG Strix, car il reste largement de quoi faire un overclock correct sur ce modèle.

• Turbo au maximum

Geralt continue son poste d'inspecteur officiel au comptoir pour les cartes graphiques, en attendant un successeur, The Witcher 3 restant le jeu le plus impactant sur les fréquences du GPU : 

Test sur la durée de la TUF Gaming RTX 3070 en mode silent.

Les gains en températures sont plutôt bons en mode silent sur cette TUF Gaming RTX 3070, avec un gain d'environ 10 °C sur le long terme à fréquence similaire. Nous sommes surpris que le GPU Boost n'en profite pas pour augmenter la cadence d'horloge, ce qui doit être lié à la limitation de consommation du GPU. C'est fort dommage, mais au moins cela réduira le bruit généré par la carte, la ventilation étant dépendante de la température.

Test sur la durée de la TUF Gaming RTX 3070 en mode performance.

Sans grande surprise, le mode performance fait mieux sur les températures, mais ne présente pas de gain en fréquence comparé au modèle FE, ce qui donne un intérêt plus que limité à ce BIOS. Il faudra probablement passer par un OC manuel pour espérer exploiter au mieux le GPU, qui se permettra de rester bien frais en attendant.