Test • AMD Radeon RX 6500 XT

• NAvi 24

Si vous êtes intéressés par les détails de l'architecture RDNA2, nous vous invitons naturellement à consulter la partie correspondante dans le dossier consacré aux RX 6800. Comme nous l'indiquions en débutant cet article, la nouvelle venue est la première carte des rouges à faire usage du GPU Navi 24. Ce dernier vise à occuper le segment de marché équivalent aux précédentes GTX 1650 / RX 5500. Voyons donc les caractéristiques de la version équipant la RX 6500 XT.

Pour concevoir son nouveau GPU, AMD n'y est pas allé avec le dos de cuillère côté restrictions. En fait, il s'agit ni plus ni moins que d'un demi Navi 23, tous les principaux éléments constitutifs étant divisés par 2. Toutefois, lorsque l'on arrive dans cette gamme de puces, certains éléments dont on parle moins souvent, finissent par prendre une place importante en proportion. Ainsi, tout ce qui est lié aux interfaces, ne correspond qu'à une surface limitée d'un GPU haut de gamme, mais c'est beaucoup plus significatif sur un entrée de gamme. Avec la démocratisation du PCIe 4.0 depuis Zen 2 (et maintenant de la version 5.0 avec Alder Lake), il n'est plus forcément nécessaire d'utiliser 16 lignes pour assurer une bande passante suffisante entre CPU et GPU. AMD s'est donc dit que 4 lignes PCIe 4.0 seraient suffisantes. C'est probablement le cas, mais quid si on utilise cette fois la norme 3.0 ? Après tout, les acquéreurs d'une carte à base de Navi 24 pourront aussi disposer d'une configuration plus ancienne se limitant à cette norme, désireux de mettre à jour ou remplacer leur GPU actuel sans vouloir tout changer.

Autre sacrifié sur l'hôtel des économies de silicium, l'encodeur vidéo. AMD indique que de toute façon lorsque l'on veut encoder des fichiers, le CPU est bien souvent privilégié. Alors oui, mais pas toujours surtout si le CPU n'est pas un foudre de guerre. Si vous désirez encoder un fichier avec une grande qualité, cette assertion est véridique, mais lorsque vous souhaitez par exemple diffuser un contenu via Twitch ou encoder à la volée une séquence de jeu, l'encodeur GPU est souvent votre meilleur allié. Il faudra faire sans avec Navi 24, mais ce n'est pas tout, puisque le décodage AV1 n'est pas assuré non plus. On notera que la norme HDMI 2.1 a toutefois été conservée, par contre seuls 2 écrans pourront être gérés simultanément par le moteur vidéo. Enfin, AMD limite la quantité de mémoire embarquée à 4 Go maximum sur le bus 64-bit. Certes cela n'avait rien de choquant pour une carte d'entrée de gamme, mais cette quantité oblige en 2022 à des compromis de plus en plus importants avec les jeux modernes qui pour certains excèdent cette capacité, y compris avec des réglages faibles. 

Voilà pour le nouveau GPU d'AMD, qui réclame 5,4 Milliards de transistors, soit bien moins que les 11,1 de Navi 23. Le procédé de gravure utilisé est cette fois le 6 nm de TSMC, une version optimisée du nœud 7 nm. La densité progresse grâce à ce nouveau procédé ainsi que le travail effectué sur la réduction des interfaces, généralement peu denses et pénalisant donc généralement les GPU de cette gamme, puisque la proportion de ces dernières est généralement supérieure à celle de puces plus huppées. AMD obtient une puce 32 % plus petite que le précédent Navi 14 en économisant la bagatelle d'un milliard de transistors (- 15%) au passage ! Il est par contre difficile d'extrapoler les coûts de production respectifs, puisque les rendements et tarification par Wafer de chaque procédé de gravure restent confidentiels. On peut toutefois supposer sans grand risque, que le nouveau venu coûte moins cher à produire que Navi 14 et que c'est ce qui a poussé AMD à de tels arbitrages. 

Voilà ce que nous pouvions vous dire sur ce nouveau GPU, Intéressons-nous à présent à la carte que nous avons reçue pour ce test.

• PowerColor RX 6500 XT FIGHTER

Comme nous l'indiquions en débutant ce dossier, il n'y aura pas de modèle de référence pour cette carte, hormis sur de jolis rendus 3D. Il faudra donc se tourner vers les AIB, ce qui en période de pénurie fait disparaitre la possibilité (certes faible), d'obtenir une carte de référence au prix officiel lors d'un drop. Pour ce test, AMD nous a fait parvenir par le biais de PowerColor, une RX 6500 XT FIGHTER qui sera commercialisée sous peu. La carte utilise un gabarit un peu plus grand que les cartes mini-ITX, avec une longeur totale de 18,1 cm. C'est aussi un poids plume avec 390 grammes sur la balance. Elle est dotée d'un refroidisseur à double ventilateurs axiaux de 75 mm ayant le bon goût de s'arrêter au repos, enfin, elle arbore une robe noir uni très sobre.

La face avant de la PowerColor RX 6500 XT Fighter

La face arrière est de son côté totalement dénudée, comme souvent dans cette gamme. Le PCB est en fait plus court que la carte et se limite à 15,3 cm, le radiateur dépasse donc légèrement à l'extrémité arrière de ce dernier.

Et la face arrière

La carte vue de côté laisse apparaître le carénage en plastique recouvrant une partie du dissipateur et nécessitant une occupation de 2 slots. Pas de rétroéclairage du logo ici, la carte étant dénuée de toute LED décorative, la réduction des coûts étant critique dans cette gamme de cartes. L'alimentation électrique est assurée par un unique connecteur à 6 broches, de quoi délivrer jusqu'à 150 W avec l'apport du slot PCIe, il reste donc de la marge pour overclocker par rapport au TGP de la carte fixé à 107 W.

Le connecteur d'alimentation à 6 broches  

Côté connectique, pas de jaloux puisque l'on retrouve 1 connecteur Display port 1.4a, accompagné d'un HDMI 2.1, Navi 24 ne pouvant gérer que 2 flux vidéos simultanés. L'équerre de fixation supérieure est fortement ajourée, mais il ne s'agit ici que d'une raison purement esthétique puisque le dissipateur n'est pas conçu pour expulser l'air par ce biais.

La connectique vidéo

Puisque l'on parle de ce dernier, il est constitué d'un radiateur en aluminium traversé par 2 caloducs en cuivre diffusant la chaleur au sein de ce dernier. La surface de contact avec le die du GPU dispose d'un petit promontoire pour assurer un pression suffisante, puisque la puce étant destinée aux portables à l'origine, n'est pas bien haute dans son packaging. Cette surface est constituée d'un insert en cuivre au sein du berceau d'aluminium, qui sert de son coté de dissipateur aux 2 puces mémoire. Les composants de puissance ne sont pas reliés au refroidisseur et se contentent donc du flux d'air en provenance des ventilateurs en traversant les ailettes. 

Le radiateur de la RX 6500 XT Fighter de PowerColor

Le PCB est relativement dense du fait de sa taille réduite et adopte une disposition conforme à celui des cartes de cette gamme, avec l'étage d'alimentation derrière les équerres de fixation. Le GPU occupe bien entendu la partie centrale entouré de sa mémoire. Le connecteur d'alimentation PCIe à 6 broches se retrouve lui, en bout de PCB.

Et son PCB

Le GPU et son packaging sont réellement petits, il suffit de comparer leur taille à celle des puces GDDR6 pour s'en rendre compte. Puisque l'on parle d'elles, il s'agit de 2 puces mémoire Samsung de 2 Go et certifiées pour 18 Gbps. Pour finir, 4 VRM composent l'étage d'alimentation du GPU sur cette carte, il est complété de 2 phases pour la mémoire. 

Le GPU, la mémoire et les VRM

Le pilotage des VRM est assuré par 2 contrôleurs MCP81022 de la société OnSemi.

Les contrôleurs d'alimentation

Poursuivons la description de notre carte au travers de GPU-Z, qui dans sa version 2.44, reconnait correctement la dernière RX 6500 XT. On retrouve donc les 1024 unités de calculs, les 32 ROP et 64 TMU. Il en est de même pour l'interface PCIe qui est bien à la norme 4.0, mais se contente de 4 lignes comme vous pourrez le vérifier lors du test de bande passante en page suivante. Le bus 64-bit est bien reconnu, tout comme la quantité embarquée (4 Go). Côté fréquence, la mémoire est cadencée à 2,25 GHz, ce qui correspondant bien à un débit par broche de 18 Gbps. Côté GPU, le boost est indiqué à 2820 MHz (théoriquement 2825 MHz), mais quid en pratique ?

GPU-Z de la RX 6500 XT Fighter de PowerColor

Au repos, le GPU affiche à nouveau 0 MHz, habituellement reporté par GPU-Z pour les cartes RDNA 2 dans ces conditions, la mémoire quant à elle se fige à sa fréquence maximale. En charge, nous avons réussi à capturer un maximum à 2908 MHz, mais avec un fichier log, le maximum obtenu est de 2910 MHz. Cette fréquence est maintenue, y compris quand la charge se veut plus intense et soutenue. Sous Cyberpunk 2077 durant 30 mn, la moyenne s'établit à 2907 MHz, soit davantage que le boost de crête officiel (2825 MHz selon AMD). Plus de détails à ce sujet en page 7.

Les fréquences de la PowerColor RX 6500 XT Fighter

C'est tout pour la carte du jour, passons page suivante aux spécifications.