Le Comptoir est-il influencé ? Permettez-moi de vous dire... |
————— 15 Février 2013 à 17h25 —— 472104 vues
Le Comptoir est-il influencé ? Permettez-moi de vous dire... |
————— 15 Février 2013 à 17h25 —— 472104 vues
Comment ? CDH cité dans un canard de renom comme CPC Hardware ? Quel privilège d'avoir une nouvelle reconnaissance de médias que l'on peut qualifier de fiables. Lisons donc l'article en question, paragraphe "culture pub" de l'article "Doritos gate ? De la rigolade !" ( que vous pouvez consulter ici) s'appuyant sur la plume de Samuel Demeulemeester aka Doc Teraboule sur les dessous de la presse vidéo-ludique pour livrer une exacte vérité dans le milieu du hardware. Un secteur où, rappelons-le, pullulent des médias sous toutes les formes de publications possibles, des blogs aux supports papier. Justement, Samuel dans son article soulève la question de notre intégrité au travers du modèle administratif retenu chez nous : un conflit d'interêt à priori flagrant...
Coïncidence amusante, l'article arrive quelques jours après l'affaire Free Adgate d'où l’on peut lire des commentaires acerbes sur la pseudo non viabilité du modèle de publication gratuit au travers de multiples débats souvent très excentrés. En tout cas, l'occasion idéale de se proclamer nettement plus neutre que les autres en faisant son chevalier blanc. Soyons clairs, sur le fond nous sommes en phase avec l'ensemble des propos tenus dans le papier sur les pratiques douteuses amemant des professionnels peu scrupuleux à changer leur fusil d'épaule… Mais ce n’est là qu'enfoncer des portes ouvertes. Il nous parait bien naïf de penser que ces types de comportements sont spécifiques ou particuliers à la presse hardware davantage que dans la presse vidéo-ludique. Prenons un exemple concret, dans la presse auto : afin de réaliser leurs essais, les journalistes sont le plus généralement invités par les constructeurs dans des endroits où les routes (belles, de préférence) se prêtent à l’exercice et plus rarement, sur circuit. Les itinéraires sont planifiés, les véhicules full options, et tous les frais sont évidemment pris en charge par les constructeurs. Avion, hotel luxe et repas gastro-alcoolisé compris. Peut-on dire pour autant que tous ces journalistes sont complaisants ? Soyons sérieux 5mn, car la réponse est éprouvée et ce de longue date : non. Hardware, mode, cuisine, sport, people, automobile ou quel que soit le milieu consumériste traité, la seule et vraie question est celle de l’éthique.
Dans le milieu du hardware, l’éthique se vérifie le plus simplement du monde dans la concordance des résultats et dans la transparence des protocoles utilisés, dans la mesure où les sources d’informations sont nombreuses et recoupables. Tirer des conclusions de la sorte sur aussi peu de faits concrets, c’est quand même un joli raccourci ! Pour ce qui nous concerne, il est d’autant plus glissant que toute l’équipe du Comptoir officie en Province (un peu partout sur l'hexagone) et qu’à ce titre, nous sommes nettement moins, pour ne pas dire pas du tout, assujettis aux diverses animations sponsorisées proposées aux journalistes qui bossent dans la capitale, centre absolu en France pour ce qui touche au hi-tech (c'est dommage d'ailleurs, on aime bien bien bouffer surtout quand c'est gratuit). À vrai dire, je pense même que vous êtes bien plus habitués à ces traitements que nous ne le serons jamais. Et c'est sans parler de la finalité concrète pour un constructeur de s'attacher les faveurs des médias d'envergure modeste comme le nôtre... Voilà en quelques mots, pour situer.
Il est tout d’abord à déplorer que vous teniez des propos envers un certain nombre de médias (même sans les citer) sans jamais leur donner la parole. Une sorte de pensée unique en somme. Et même si un droit de réponse est toujours possible, il est nettement moins pertinent qu’une intervention au cœur du sujet. De même, il aura fallu que nous passions un coup de fil au rédac’ chef de CPC HW pour demander des explications suite à la publication du numéro, puisque jamais vous ne nous contactiez pré-publication. Des échanges finalement écrits dans lesquels vous avouerez "ne pas savoir si ces doutes portés à notre encontre sont fondés", que vous "savez qu’il y’a pire, que vous pensez à titre personnel que nous sommes indépendants" et qu’"il a été assez pénible de nous citer".
Malgré cela le papier (de Samuel) soulève deux questions en nous prenant directement à partie :
« Par exemple, la société qui gère le "Comptoir du hardware", enregistrée au registre du commerce comme "Régie publicitaire de média" (...) est administrée par le directeur de la publication du site en question. D'où une question : peut-on sérieusement se qualifier de « 100% indépendant » quand ce n’est plus la presse qui possède sa propre régie publicitaire, mais la régie publicitaire qui possède sa propre presse ? »
Nous serions simplement tentés de répondre « et si vous regardiez le fond, plutôt que de regarder la forme ? ». Le Comptoir, c’est un regroupement d’amateurs éclairés, pas une société d’édition. Nous officions en parallèle à nos emplois sur notre temps libre. C’est dans cet esprit que le Comptoir existe et qu’il perdurera dans les grandes lignes. Les premières années de manière bénévole, aujourd'hui et après quelques exercices, avec un statut qui nous permet de le faire en concordance avec la loi. Le principal argument du Doc pour remettre en doute la crédibilité de notre organisation, c’est simplement une déclaration officielle d’une mini structure qui gère son activité au travers des différents statuts administratifs possibles. Or de ces statuts, toutes notions d’éditeur/journaliste/pigistes sont plus ou moins bannies, les lobbyings concernés considérant de manière plutôt arbitraire qu’un journaliste doit être salarié, et ne surtout pas entrer dans le joug du libéralisme.
Bref. Pour résumer : afin de pérenniser son investissement en temps et en travail, nous avons une enseigne qui monétise ses espaces par son activité éditoriale. C'est sans doute maladroitement amené si l'on se contente de regarder en surface, mais en pratique c'est exactement la même chose qu'un éditeur qui héberge en interne son service de remplissage d'espaces pub ou autre, ce qui nous rend comparables puisque vous-mêmes vous gérez en direct et en interne les publicités affichées dans vos colonnes. Juge ou partie, donc ? En découle votre seconde question :
« Une même personne peut-elle écrire du contenu rédactionnel sur un site web tout en s’occupant simultanément de recruter les annonceurs ? »
Pour y répondre, il suffit de regarder la provenance des flux publicitaires diffusés sur CDH pour se rendre compte qu’en réalité la pub chez nous est gérée par une régie indépendante du Comptoir. Il suffit également d’aller consulter nos écrits pour comprendre rapidement que la langue de bois n’est pas légion dans nos colonnes, encore moins dans nos interventions quotidiennes qu’elles soient faites par le biais d’actualités, de commentaires, ou de demandes de conseils divers et variés auxquelles nous répondons volontiers.
Des propos qui nous valent régulièrement des coupures sur les budgets publicitaires, le blocage d’envoi d’échantillons de test (qui, pour info, restent toujours dans le cadre de la rédaction quand beaucoup arrondissent leurs fins de mois avec les materiels "testés"), et/ou des coups de fil pour nous demander de modérer certains propos, et tout ça parmi les plus grands constructeurs de ce petit monde du hardware. Et en toute franchise : on s’en fout, du simple fait que la pub ne représente qu’une partie de notre financement, et que de plus ce financement ne nous est pas vital de part la nature même de notre activité !
Pour répondre directement et plus personnellement à la question, je n’ai absolument aucun problème à évoquer la publicité avec un constructeur, de la même manière que lorsque nous testons un produit, je n’ai aucun scrupule à valider une critique si mauvaise soit elle, que le constructeur ait voulu ou non nous prêter un échantillon. Sur le peu de fois où j’ai le temps de prendre le clavier pour rédiger mes plus beaux mots, je n’ai non plus aucun problème à démonter telle technologie ou tel produit mals venus. Cela, c'est à l’image de toute l’équipe du Comptoir puisque c’est un point fondamental du contrat moral engagé entre nous tous. Vérifiez-le : tous nos écrits sont consultables sur un support unique et non limité dans le temps, c'est la magie du web.
CDH est-il un média libre et indépendant ? A bien des égards, oui, chose que nous revendiquons haut et fort. Votre notion du journalisme vous appartient, mais que vous le vouliez ou non, Internet a pu donner la parole à des gens qui n’ont pas nécessairement envie d’être des journalistes de carrière dont la seule manne salutaire (au sens salarial du terme) ne puisse provenir que des recettes engendrées par la vente de leurs écrits. Ce n'est pas pour autant que nous ne nous imposons pas une ligne de conduite sur le travail à effectuer, et la manière de le conduire. Le nerf de la guerre, plus que jamais, ne se trouve pas davantage dans la déontologie de l'auteur que dans les écrits et dans leur crédibilité. Il ne s’agit pas de réinventer la roue, mais de vivre à l'heure du 2.0. C'est un peu comme si vous pensiez que nous faisons régulièrement la promo de la BX de Citroën, pour ceux qui nous suivent. Ou un peu comme si nous remettions en doute les propos d'un média par le simple fait de son appartenance partiellement ou non à un commerçant, qui par nature a lui aussi des rapports plus ou moins privilégiés avec les constructeurs et grossistes.
La BX, l'autre emblème du Comptouââââr
Il est d’ailleurs amusant de constater que si l’on regarde les pubs qui tournent actuellement sur CDH, vous ne verrez quasiment aucun produit testé chez nous. Mieux que ça, dernièrement, le constructeur Asus faisait la promo du Direct CU II, citant les tests parus sur l’année 2012 sur ce dispositif… Dont nous étions absents : un marketing très partisan à n'en pas douter !
(C) JR
Car au-delà de l’éthique que nous sommes libres ou non de nous imposer avec toute notre conscience, la vraie plus value d’un média de niche comme nous pouvons l’être c’est son unique crédibilité, et pas son sensationnalisme. Et la crédibilité, ça ne s’achète pas : ce sont les lecteurs qui la forgent, au fil du temps. Comme la confiance, elle est longue à venir et très rapide à défaire. De notre point de vue, un média spécialisé non crédible, c’est un média mort, et les exemples de sites tremplins pour se faire recruter aux services marketing de grands groupes sont fréquents, quand ces mêmes personnes n'officient pas directement ou étroitement sur des torchons apparenté à la bonne parole sous couvert d'une couche de grotestque. Il semble en tout cas que notre honnêteté soit payante puisque d’une part l’audimat augmente de manière constante, et d’autre part les constructeurs les plus sérieux n’hésitent pas à citer nos articles pour leurs PLV ; et qu’enfin vous, les lecteurs, au travers de citations ou de débats, utilisez nos propos/conseils/résultats. Et c’est sans aucun doute le meilleur bilan que nous puissions escompter !
Un bien joli pot-aux-roses qui nous renvoie au temps de x86-secret où des propos similaires sur le sérieux de vos confrères étaient déjà colportés suivis de quelques passes d’armes avec, entre autres, un certain Marc Prieur (aka Hardware.fr). D'aucun un peu paranos y verront en tentative de mettre à mal un (des) média(s) concurrent(s). D'autres y verront une manière de se dorer le blason en invoquant les dieux de l'impartialité. D’autres encore y verront un beau coup de pub. Nous, nous n'y verrons qu'un propos certes légitime, mais bien maladroitement argumenté tant les exemples de publi-rédactionnel abondent et tout aussi maladroitement amené sur un sujet sensible qui nous est pourtant cher au Comptoir, la liberté d’expression.
Même si vous nous repondez pas à notre demande de droit de réponse dans vos colonnes, chacun en pensera ce qu'il voudra, cela ne nous empêchera cependant pas de continuer à aller kiosquer CPC Hardware. Pourquoi cela ? D'abord parceque toute critique est bonne à prendre. Ensuite pour le plaisir de la presse papier. Mais surtout pour la meilleure raison du monde : dans la mesure où nous ne pouvons pas tenir entre les mains et/ou tester tous les produits qui sortent régulièrement sur le marché, nous nous basons sur les tests de confrères réputés ainsi que sur les retours des utilisateurs (forums and co) pour nous faire une opinion sur certains produits ou technologies, comme tout un chacun, et ainsi pouvoir par la suite débattre et conseiller en connaissance de cause. Car c’est bien là l’essence du Comptoir : un lieu convivial où l’on n’entre pas en fonction de ses acquis socio-culturels, mais presque par accident et par curiosité, au détour d’une demande de conseil, d’un partage d’information nous paraissant pertinent, ou d’un avis contrasté tel que nous en publions à longueur de semaines. Un lieu dans lequel on revient de temps en temps parce qu’en fait, on y trouve son compte !
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