Nous avons essayé • Cherry MC 3000 et MC 4000 |
————— 16 Janvier 2017
Nous avons essayé • Cherry MC 3000 et MC 4000 |
————— 16 Janvier 2017
Cherry est une marque connue des joueurs, mais pas pour ses produits. Ce sont ses commutateurs mécaniques équipant les claviers de ses partenaires qui lui ont forgé un nom dans ce milieu. À la base, la firme à la cerise est plus connue du milieu professionnel, proposant du matériel très ciblé et au rapport performance/durabilité/prix intéressant, à l'image d'un IBM dans ses grandes heures. La partie "grand public" n'est donc pas spécialement le corps de métier, mais lorsqu'il y a de quoi vendre pourquoi s'en priver ? C'est ce qui a poussé l'arrivée de produits comme la MC 3000.
Un format vu et revu
Le but n'était clairement pas d'innover avec cet engin. Son format est assez commun et avec ses 107 x 66 x 41 mm, elle ne tombera pas idéalement dans toutes les mains, point sur lequel on reviendra par la suite. On pourrait la penser étudiée pour les FPS, mais avec 133g, elle déplaira à ceux qui aiment avoir quelque chose de léger en main, même si son format convient bien à l'usage. Assez plastique, son revêtement est loin des standards haut de gamme et les parties en plastique strié ont le mérite d'être épaisses à défaut d'être dans un matériau noble. Ses cinq boutons sont placés de manière relativement simple, les deux principaux (assez discrets), un sur la molette, le bouton DPI et deux grands (sur lesquels il ne faut pas avoir peur d'appuyer) sur la tranche gauche de l'appareil. Durant notre test, l'ensemble s'est convenablement comporté, hormis le bouton de la molette qui est devenu capricieux après deux semaines d'utilisation (tant pis pour la fiabilité annoncée). Communément utilisé pour fermer un onglet inactif sur les navigateurs, ce dernier s'est mis à ne fonctionner que deux fois sur trois sur des périodes plus ou moins longues. Autant pour la "fiabilité" annoncée sur la fiche produit.
Le plastique c'est fantastique
Les profils de l'engin sont texturés avec une grande partie de plastique strié. Assez agréable sous les doigts, ça a le mérite de permettre une bonne prise en main, à défaut d'être esthétique ou facile à nettoyer. Assez courte et relativement haute, ses longs boutons de côté seront accessibles, mais celui de l'arrière est un peu trop loin pour qui optera pour une prise en main de type Finger.
Tâtez ma bosse monseigneur !
Comme sur la majorité des mulots, la MC 3000 est légèrement inclinée vers la droite. C'est toujours l'argument de l'ergonomie qui est mis en avant (sacré canal carpien), même si une bonne position vaudra toujours mieux que tous les efforts mercatiques du monde. Dans l'absolu, ça suit la courbe naturelle de la main et invite à une prise en main de type Finger Grip.
Le ventre de l'engin, avec ses petits patins
Sur le dos, elle nous dévoile quatre patins ridiculement petits, mais assurant une glisse correcte, et un capteur à DEL rouge qui vous ramènera dans les années 2000. On se sent tout à fait dans l'entrée de gamme, tout comme au niveau du câble qui est relativement fin et pourrait souffrir en cas de torsion trop importante (peu de monde sachant enrouler un câble proprement).
Palm, Finger et Claw Grip en images
Voici l'heure de se faire une idée des différentes prises en main possible avec cet engin. De par son format, le Palm Grip sera réservé à ceux qui ont une toute petite main. Le Finger Grip pourra être envisagé, mais rendra l'accès au second bouton de côté plus difficile, contrairement au Claw Grip qui permet de pleinement utiliser tout ce qui est mis à disposition. Elle est donc recommandée aux utilisateurs adeptes de Finger ou Claw grip, avec une préférence pour la seconde prise en main pour laquelle la souris semble réellement étudiée.
Retour dans le futur !
La question de l'extérieur étant réglée, passons à l'intérieur de l'engin. En étant dans l'entrée de gamme on ne s'attend pas à du gros matos, mais Cherry ne semble même pas avoir voulu s'embarrasser de donner un air "Premium" à son appareil, optant pour du PCB digne d'un cours de techno de 3e (à l'époque où les professeurs de techno avaient le droit de faire manipuler des outils). L'assemblage est profondément bas de gamme, même si la soudure des composants est relativement soignée (comprendre que c'est correct, même s'il est possible de faire mieux). Le capteur est par contre totalement d'une autre époque, un Avago 5050 que l'on retrouve dans des souris de chez Spirit of Gamer ou Zalmann qui s'autorisent à le faire grimper à 2400 ou 2500 DPI.
À part les commutateurs de chez Huano (on est loin du Omron quand même) des clics principaux, tout le reste respire le produit bon marché "sans nom" vendu par n'importe quel copiste asiatique. Le bon côté de cet assemblage, c'est qu'on trouve à l'intérieur deux poids retenus par des vis et que celui qui désire alléger le mulot pourra le faire sans se casser la tête. À part ça, le tableau n'est pas des plus reluisant.
Vendue 24,90€, on ne peut pas trop en demander à ce mulot. La MC 3000 reprend des codes bien connus et offre en extérieur de quoi reconnaître un périphérique dit "Gaming". Mais à l'usage et lorsque l'on regarde ses composants, on est loin des standards du genre et à une époque où différents constructeurs proposent des périphériques à moins de 30€ pour les joueurs, il est difficile de vendre ce type d'appareil. La toute fraiche Harpoon de Corsair fera vite oublier une MC 3000 pour seulement 5€ de plus, offrant du matériel plus évolué dans un format proche et avec même en prime un logiciel pour faire comme les mulots des grands. Sans dépenser plus, la MC 3000 se confrontera à la gamme de Spirit of Gamer (la filiale d'Advance côté Gaming) qui propose des périphériques aux prestations similaires pour 19,90€ et de vieilles références destinées au joueur viendront aussi peupler le marché des mulots entre 20 et 30€ avec plus ou moins les mêmes caractéristiques.
Pour qui est prêt à y mettre un peu plus et avoir du produit plus raffiné, il sera possible d'aller voir du côté de la Xornet II de Cooler Master, avec un capteur à 3500 DPI, de la R.A.T.1 de MadCatz ou encore la Logitech G300s qui grimpe tout de même à 34,90€. On pourrait aussi parler des périphériques dits "no name" de constructeurs chinois, car ça ne manque pas sur ce segment, mais c'est sans intérêt puisqu'ils seront de qualité tout au plus équivalente.
La MC 3000 de Cherry a des qualités, mais sur un marché relativement saturé se reposer uniquement sur l'image de marque de l'entreprise pour sortir un produit est synonyme d'échec commercial. La souris reprend les codes de l'industrie "Gaming", mais les applique à un assemblage digne de produits bien moins chers et à un tarif supérieur à ceux des concurrents. Avec des modèles bien plus avancés disponibles pour quelques euros de plus, il est difficile de recommander un tel périphérique et c'est pourquoi cette MC 3000 repart de chez nous avec un bon gros zéro pointé. Comme la Mars Gaming MM0 (qui est de qualité moindre, entendons-nous bien), elle va d'ailleurs avoir le droit à un suivi longue durée pour voir si cet investissement de plus de 20€ arrive à tenir le coup dans les mains d'un joueur chevronné.
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