Nous avons essayé • Ozone Strike Battle

Ca brille ou bien ?

Même si la vidéo est là pour présenter le rétroéclairage, pour faire plaisir à ceux qui n'aiment pas entendre un bel accent du Sud, voici en cinq images ce que propose le petit clavier TKL d'Ozone. Pour avoir le mode Pulse, pas de choix, il faudra supporter l'accent et les blagues !

Ca clique bien ?

Point important pour un clavier, le confort. Avec un modèle TKL, on n'est clairement pas dans de l'optique ergonomie, mais ça n'empêche pas de trouver de l'intérêt à pouvoir passer des heures à taper sur l'engin sans avoir mal ou se sentir gêné. Et c'est un des points sur lequel le STRIKE Battle devrait être revu, qu'on le pose à plat ou qu'il soit incliné, après plusieurs jours d'utilisation le canal carpien de l'utilisateur pourra lui faire comprendre qu'il lui en demande trop. C'est un avis qui peut être vu comme subjectif, mais comme vous le savez nous testons de nombreux claviers et ce petit engin de chez Ozone a vite montré que vouloir trop réduire l'encombrement et les coûts peut jouer sur l'ergonomie dans son ensemble.

Ses touches sont très proches et l'utilisateur à grandes mains ou longs doigts se retrouvera à faire des mouvements réduits ou viendra taper sur la mauvaise touche (saleté de touche F12 !) et il faudra un certain moment pour s'habituer au layout du clavier. C'est typiquement le genre de produit qui nécessite d'être testé sur une durée prolongée avant de savoir s'il sera ou pas un bon achat. Un point négatif donc, vu que son prix, même s'il est plus bas que celui de la concurrence, pourra vous rester en travers si vous deviez le remiser au fond d'un placard pour cause d'inconfort.

Pour ce qui est de la fabrication, le châssis en plastique est solidement fixé à la plaque en aluminium et rien ne bouge. Par contre les touches sont de moins bonne qualité (une attache s'est même fissurée au démontage de la touche Entrée) et le système d'attache de la barre d'espace et des touches Maj droite, Retour et Entrée est tout sauf bien pensé. Utiliser une petite barre en acier recourbée pour stabiliser des touches sur un support en aluminium n'est déjà pas intéressant au niveau du bruit, mais alors pour la barre d'espace, c'est tellement instable qu'il faudra s'habituer un moment à l'utiliser avant d'arrêter d'avoir deux espaces à la place d'un seul. Et encore, nous ne sommes que sur des Cherry MX Brown, avec les Red qui s'activent plus facilement le problème doit être encore plus présent. Voilà ce que cela donne une fois à poil.

Et le soft alors ?

Disponible directement sur la page produit, le pilote du STRIKE Battle est comme le clavier, minimaliste. Il fait moins de 5Mo et sera on ne peut plus simple d'utilisation. Niveau impact sur la machine, le démon au démarrage prendra 2,1Mo de RAM et une fois lancée l'appli ajoutera 8,6Mo, rien de trop gourmand. L'interface se compose de trois onglets et aucun moyen de s'y perdre (sauf si on ne comprend vraiment rien à l'anglais). Sur la page "Main Control" vous pourrez modifier toutes les touches alphabétiques, pas super utile, mais certains apprécient de pouvoir changer l'ordre des touches sans avoir à toucher à la configuration du clavier sous Windows. Le deuxième onglet servira à configurer les 6 touches de macro qui seront affichées avec leur configuration en fonction du profil sélectionné (au nombre de 5 en bas de page). Le troisième onglet servira à régler le temps de réponse du clavier et des touches, à gérer les touches Windows et à régler le rétroéclairage.

En plus de permettre de passer d'un profil à l'autre, le bas de la page comprend deux boutons "Gaming Profile" et "Macro Manager". Le premier permettra de lier un profil à un .exe sur votre machine, ce qui permettra de passer automatiquement le clavier dans le profil que vous aurez configuré pour un jeu en particulier lorsque vous le lancerez. Le second sert à créer et gérer vos macros, tout est assez simple et facile à gérer, on donne un nom à la macro, on appuie sur "Record", on fait ce que l'on a à faire et voilà, plus qu'à la lier à une touche sur la page "Macro Settings".

Maman peut signer le chèque ?

Le STRIKE Battle ne souffre pas d'une grosse concurrence pour l'instant. Chez Cooler Master il y a le NovaTouch TKL dont les switchs Topre font grimper l'addition au-delà des 160€. Chez ROCCAT ils ont un Ryos TKL assez encombrant, aussi en CherryMX, mais à plus de 110€. Chez Razer, il y a un BlackWidow Tournament Edition qui passe sur des switchs Kailh pour 99,99€ et si on va chercher du côté de chez Ducky, il faut au minimum 180€ pour s'en offrir un.

Du coup, du haut de ses 89,95€, le STRIKE Battle est l'entrée de gamme du marché sur ce segment. Du coup, même s'il n'est pas exempt de défaut, on peut remercier Ozone d'avoir tapé aussi bas sur le tarif. Grâce à son arrivée sur ce marché qui se peuple petit à petit, le NovaTouch a commencé à baisser et les tarifs vont commencer à se niveler vers le bas. En même temps, ce STRIKE Battle n'aurait pas pu se présenter sur le marché à un prix supérieur (ou égal) à la concurrence.

Kesskilendidonc ?

Sur un marché nouvellement pris d'assaut par les constructeurs, Ozone prend le pari d'essayer de séduire en mettant en avant tout ce qui a fait le succès des claviers pour joueurs, dans un format qui devient à la mode et le tout à un prix plus bas que l'offre de la concurrence. Un mélange pas trop mal réussi avec des défauts dus à ce placement tarifaire, mais un produit qui pourra tout de même convaincre. Pourquoi ne lui offrir que trois étoiles sur cinq nous direz-vous ? Eh bien, l'étalage de fonctionnalités et le prix ne font pas tout. Si tout ce qui est promis est bien là, le clavier n'est pas des plus confortables, il ne supportera pas de trop voyager (touches fragiles et câble fixe), il n'est pas réellement possible de l'utiliser à plat sans qu'il bouge, il est excessivement salissant et sa barre d'espace est vraiment mal foutue. Plusieurs points qui lui coûtent deux étoiles, s'il comprend presque tout ce qu'un joueur pourrait attendre sans avoir à se ruiner, le produit n'en reste pas moins mal étudié.