C'est confirmé : deux filiales de Micron temporairement interdites de vente en Chine ! |
————— 06 Juillet 2018 à 10h50 —— 12733 vues
C'est confirmé : deux filiales de Micron temporairement interdites de vente en Chine ! |
————— 06 Juillet 2018 à 10h50 —— 12733 vues
C'est désormais confirmé, Micron a fait l'objet d'une injonction préliminaire du tribunal de Fuzhou, dans la province du Fujian, en Chine. Celle-ci concerne plus précisément deux filiales chinoises du constructeur américain et empêchera ce dernier d'y écouler notamment certains de ses produits Crucial et Ballistix, dont des modules de mémoire DRAM et des SSD. Ce jugement fait suite à un procès intenté par ses rivaux chinois United Microelectronics Corporation (UMC) et Fujian Jinhua Integrated Circuit Co sous couvert d'accusations de pratiques anticoncurrentielles et de violations de propriété industrielle et de brevets.
Ces derniers mois, les producteurs coréens et américains de mémoire NAND et DRAM ont déjà fait l'objets de plusieurs investigations par les autorités de régulations chinoise, alors que le pays de Xi Jinping s'efforce de de développer sa propre industrie du semi-conducteur afin de réduire la dépendance du pays auprès des compagnies étrangères, en phase avec le plan gouvernemental "Made in China 2025".
Ironiquement, ce jugement intervient alors que Micron avait déjà déposé en décembre dernier une plainte auprès d'un tribunal californien en accusant Fujian et UMC de s’être illégalement approprié - entre autres- plusieurs de ses secrets commerciaux, un dossier également loin d’être clos. Il va de soi que c'est aussi une continuité "logique" du bras de fer commercial entre la Chine et les USA, une réaction au bannissement de ZTE aux US, alors que de leur côté les autorités de régulations chinoises traînent encore et toujours à approuver le rachat de NXP Semiconductors par Qualcomm pour la somme de 44 milliards de $. Bref, le jeu du chat et de la souris continue de plus belle !
Micron s'efforce toutefois de minimiser l'ampleur de l'affaire, selon ses estimations l'injonction du tribunal chinois n'affectera ses revenus trimestriels qu'à hauteur de 1%, et ceux-ci devraient toujours encore atteindre l'objectif fixé d'un résultat entre 8 et 8,4 milliards de $. Enfin, les analystes et divers observateurs considèrent l'action de la Chine plutôt largement symbolique, supposant qu'un traitement trop dur n'aurait pour seul résultat de pousser les entreprises chinoises davantage dans les bras des fournisseurs de mémoire coréens, et en conséquence entraînerait fort certainement une nouvelle hausse nuisible des prix de la mémoire NAND et DRAM. En attendant, Micron se pliera bien évidemment à la volonté du tribunal, mais ne manquera pas d'y faire appel d'une décision estimée "injuste". Et v'là un nœud en plus dans les relations US-Chine ! (Source)
![]() | Un poil avant ?Maître AORUS sur un arbre perché, tenait en son bec un tapis de souris et de la DDR4... | Un peu plus tard ...Un Microsoft Surface "Lite" avec du Pentium ? | ![]() |
En fait, en regardant de plus près, la Chine se tire une balle dans le pied, si ça émane d'en haut (ce qui est à peu près toujours le cas en Chine), parce que dans les circuits intégrés ils sont pas au top et en matière de RAM la fiabilité prime sur tout, et fiabilité et confiance, et made in China ne riment absolument pas ensemble, non que la dégradation continue de la qualité du made in France depuis 40 ans puisse nous mettre au dessus d'eux.
Quand un produit exige de la qualité, on sait qu'on peut compter sur les made in Germany, Japan, USA, pays du nord de l'Europe, Suisse (et naguère la France), beaucoup moins sur le made in Corée du Sud (aléatoire), ou Taiwan, mais alors le made in Chine Populaire est à fuir. Ces derniers pays font passer le bénéfice commercial immédiat (arnaques comprises) sur tout autre facteur et c'est entendu et mutuel dans ces pays (entre client et fabricant), donc ça ne risque pas de changer.