GlobalFoundries : un avenir... dans la justice ? |
————— 28 Août 2019 à 07h00 —— 12909 vues
GlobalFoundries : un avenir... dans la justice ? |
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Que GloFlo soit un outsider, ce n'est pas vraiment une nouvelle. Après le détachement d'AMD en 2009, les fonderies ont pris de plus en plus de retards - notamment à cause d'une technologie de gravure FinFET pas au point et finalement cédée par IBM contre le rachat de certaines usines - eux-mêmes culminants jusqu'à l'arrêt total des recherches pour les gravures plus fines que le 14 nm. Le feuilleton s'est poursuivi par une tentative de vente, soldée par un délotage de certaines usines (nous avons bien tenté, mais nos fonds de tiroir n'ont pas plu...).
Nous pensions que cela allait en rester là, avec une dislocation progressive menant à une fermeture définitive, mais GloFlo en a décidé autrement. La société, à la base américaine, fait désormais aventure dans le domaine malheureusement trop connu du... patent troll. La pratique consiste à faire jouer des brevets en leur possession pour réclamer des dommages et intérêts à qui mieux mieux. Sachant qu'il est clair que, de toute manière, GloFlo coule, la manœuvre a une certaine logique... et permet également de faire valoir le "savoir-faire occidental" sur fond de guerre commerciale avec la Chine - GloFlo ayant investi d'après ses dirigeants pas moins de 15 milliards de dollars aux États-Unis, et 6 milliards en Europe (une usine se trouvant notamment à Dresde, en Allemagne).
Les premières images satellite de l'opération nous sont arrivées : un désastre !
C'est donc avec un culot des plus remarquable que la firme a attaqué TSMC en justice (en passant par le Texas, histoire de bénéficier d'une juridiction clémente et d'un embobinage facilité)), mais aussi par l'US International Trade Comission, le District Court for Delaware et deux instances allemandes) pour la violation de 16 brevets concernant... le FinFET, justement. Car oui, certains comptent parmi ceux partagés par IBM... ce qui permet à Samsung, qui jouit également d'un partage similaire, d'être épargné de la plainte. Cela n'est par contre pas le cas d'Apple, Asus, Broadcom, Cisco, Google, HiSense, Lenovo, MediaTek, Motorola, Nvidia, OnePlus, Qualcomm, Xilinx, BLU et TCL, les autres entreprises concernées partenaires de TSMC sur le coup. Notez aussi que les processus concernés sont les 7nm, 10nm, 12nm, 16nm et 28nm, autant dire que GloFlo va carrément attaquer TSMC pour l'usage de processus qu'il n'est lui-même pas capable de maîtriser. Ironie, quand tu nous tiens...
La liste complète de technologies incriminées
La demande est simple : l'arrêt pur et simple de l'import des objets utilisant les technologies incriminées (citons donc les iPhones, iPod, routeurs et autres smartphones en passant par les cartes graphiques), et des dommages et intérêts aussi haut que possible - au moins plusieurs milliards. Fait amusant, AMD est absente des plaintes... alors que majoritairement chez TSMC avec Zen2 et les RX 5700. Il faut dire que les chipsets et autres dies I/O sont encore manufacturés par GloFlo, et il serait dommage de perdre ce dernier gros client.
Cependant, la guerre des brevets entre Qualcomm, Samsung et Apple est bien plus ancienne que cette tentative de GloFlo de trouver de l'argent facilement. Il y a même fort à parier que, si les annonces sont grandiloquentes, l'action conjointe des départements juridiques éprouvés enterre ce suicide économique. Encore faut-il avoir du temps et de l'argent disponible, car c'est bien le nerf d'une guerre en justice. Affaire à suivre... (Source : WCCFTech)
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